Que reste-t-il d’une personne lorsqu’elle est écartée de la société, esseulée par des individus ? Elle est considérée comme un
reste, devient inutile et décalée. On ne la voit plus comme une personne à part entière. Quand on devient un reste, on nous accorde
peu d’intérêt, c’est pourquoi le regard des gens évolue dans la performance pour finir par se désintéresser de l’individu isolé.
Il était au début inclus dans la société, mais au fil des pressions, chocs et interactions, plus ou moins violentes,
le groupe et chaque individu le rejettent. Lors de la performance, les agents s’entrechoquent entre eux, mais progressivement leurs
actions, de plus en plus violentes, se concentrent contre la personne esseulée. Le silence qui règne provoque un sentiment inattendu
et pesant, voire gênant, car l’on pourrait s’attendre à une expression ou une oralisation de la peine ressentie. Ce silence permet
une focalisation de l’attention du spectateur sur les gestes des agents, et les actions semblent suspendues.
Bien que la performance ne dure ici que quelques minutes, à l’échelle d’une vie humaine ce type de processus dure plus longtemps.